LA STAGNATION ECONOMIQUE REMET AU CENTRE DU JEU LES IDENTITÉS ECONOMIQUES DES TERRITOIRES

L’économie française peine à se développer, alors même que certains de ses voisins (Allemagne, Royaume-Uni, et même Italie, etc.), peuvent se targuer d’une certaine forme de résilience, voire de croissance, notamment en matière industrielle.

Dans ce contexte pessimiste, la réflexion macro-économique et « macro-territoriale », à la fois centralisatrice et en attente d’évolutions exogène, peine à offrir des perspectives.

Ne faut-il pas réinterroger la dimension territoriale, au plus prés des besoins des entreprises, pour réinsuffler du dynamisme économique : en quelque sorte « penser local pour agir global ».

En effet, les différents territoires français ne sont pas logés à la même enseigne sur le plan de l’économie et de l’emploi[1]. L’attractivité économique des territoires dépend de plus en plus en plus de leur identité économique.

 

Pourquoi affirmer une identité économique territoriale ?

L’attractivité est un impératif pour les territoires qui veulent répondre aux exigences de leurs habitants en termes d’emploi, de possibilité d’entreprendre, de création de richesses, de parcours de vie.

Mais la stratégie d’attractivité ne peut se contenter de mettre en avant la géographie ou le positionnement du territoire. S’affirmer, par exemple, comme étant « un territoire au cœur des échanges mondiaux, européens, français, régionaux » n’est plus suffisant, sauf à concevoir le territoire comme un vaste espace de logistique sur lequel les flux économiques ne font que transiter.

L’attractivité repose, dorénavant, sur la capacité des territoires à capter et générer des flux économiques à partir de leurs spécificités. Or, ces dernières sont le reflet de l’identité économique que les territoires se sont forgés dans le temps, au travers des mutations de leur système économique, productif et résidentiel.

L’identité économique d’un territoire provient de la capacité des acteurs du développement :

  • à repérer les secteurs qui possèdent un véritable rôle d’entrainement systémique ;
  • à mettre en œuvre des actions et une offre opérationnelle qui puissent générer des « effets-levier » à moyen et long terme en matière de création d’entreprise et donc d’emploi, et de lisibilité du territoire.

L’intérêt de qualifier l’identité économique est donc double :

  • différencier le territoire et le rendre lisible dans un contexte de forte concurrence économique ;
  • pérenniser collectivement le territoire considéré, par le renforcement ou la création d’un réseau d’acteurs locaux, publics et privés.

 

Les moyens de l’affirmation d’une identité économique territoriale

Traditionnellement, le développement économique local passe par l’aménagement économique et commercial (nouveaux quartiers, parcs d’activité, etc…), par les schémas de développement économique, et, de plus en plus souvent, par la création d’agences locales de développement économique.

La réflexion concernant la politique économique peut également trouver un ressort au sein des documents d’urbanisme (SCOT surtout, mais également PLU intercommunaux ou communaux).

Dans tous les cas, la question fondamentale est que ces documents divers soient perçus et travaillés comme de véritables documents de stratégie territoriale, mettant en lumière l’identité ou les identités économiques du territoire concerné.


[1] Par exemple, en mars 2014, le taux de chômage localisé par zone d’emploi variait, en France métopolitaine, de 4,9 % pour la zone d’emploi de Houdan en IDF, à 17,5 /% pour celle d’Agde-Pézenas (INSEE, juillet 2014).


Comments are closed.