LA RESILIENCE DE L’INDUSTRIE RURALE

LA RESILIENCE DE L’INDUSTRIE RURALE

Les résultats du recensement 2011 sont l’occasion de nouvelles réflexions sur l’évolution des territoires.

Si l’INSEE apporte un premier commentaire en rappelant qu’ « en matière d’emploi, les métropoles ont davantage résisté à la crise », il est intéressant de réfléchir à un niveau plus fin, et notamment aux évolutions en cours dans les espaces ruraux.

Certes, les espaces ruraux ne représentent qu’une faible part de l’emploi total au plan national, mais leur comportement tranche avec celui des espaces urbains, qu’il s’agisse des villes, grandes et moyennes, ou de leurs banlieues…

La réalité de l’économie rurale peut s’apprécier en fonction de sa résilience industrielle, puisque, structurellement, l’emploi public, concentré dans les villes qui jouent les premiers rôles administratifs, et les services, y sont proportionnellement moins représentés.

L’évolution industrielle du monde rural peut s’analyser au travers de deux données issues du recensement :

1 – Le comportement des aires urbaines, grandes et petites, et d’autre part, celui des communes dites « isolées ». Les aires urbaines sont constituées des « pôles urbains », c’est-à-dire des villes et de leur banlieue proche, et des « couronnes péri-urbaines », c’est-à-dire des banlieues plus éloignées qui, cependant, constituent l’aire d’influence ou le bassin d’emploi de la ville-centre. Dans ce cadre, les communes dites « isolées » représentent ce qu’il est possible d’appeler le « rural profond ».

La décrue de l’emploi industriel au plan national est forte pour la dernière période intercensitaire (2006/2011) :  – 11 % au plan national, soit – 429 000 postes de travail. Mais le total des aires urbaines baisse, dans le même temps, de 13 %, tandis que l’emploi industriel des communes isolées, et donc le « rural profond », ne baisse « que » de 8 %.

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Graphique 1 : évolution 2006/2011 de l’emploi industriel des principales catégories d’aires urbaines et des communes isolées – France métropolitaine – Source : RGP INSEE 2006 et 2011 – Unité : % – Traitement : EAU

 

2 – L’évolution des unités urbaines, c’est-à-dire des agglomérations stricto-sensu, ce qui permet de distinguer, globalement, l’espace urbain et l‘espace rural. Dans ce cas, l’espace rural représente 17 % de l’emploi industriel national et régresse de 8% lorsque l’espace urbain voit ses emplois baisser de 12 %…

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Graphique 2 : évolution 2006/2011de l’emploi industriel des unités urbaines (espaces urbains) et des espace ruraux – France métropolitaine – Source : RGP INSEE 2006 et 2011 – Unité : % – Traitement : EAU

 

Comme on le voit, dans un contexte de crise industrielle forte au plan national, la résistance des espaces ruraux est nette ; leur emploi industriel baisse à un rythme nettement moins soutenu que celui des villes et des communes péri-urbaines.

Ces éléments montrent qu’au rebours des affirmations souvent exprimées, l’économie rurale et spécifiquement l’industrie rurale n’est pas moribonde, et que la réalité industrielle française ne se réduit pas aux villes et ne tend pas à s’y concentrer.

Reste, évidemment, à préciser le potentiel spécifique des industries rurales, dans une perspective qui est à la fois :

  • économique : utiliser toute la « palette » des atouts économiques, notamment les atouts territoriaux ;
  • et d’aménagement du territoire : développer le réseau des industries rurales et donc préserver des campagnes vivantes et dynamiques…

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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